avril 24, 2006

29-A voir ou à revoir: Le cauchemar de Darwin (bis)

La deuxième vision s'est faite pour moi sans colère. J'ai ressenti assez de paix en moi, moins de colère. On sort de la vision de ce film assez pensif sur le fait que les ressources naturelles du continent africain: nourriture, diamant, or, ...........sont payées avec des armes.

Il suffit de calquer la carte des richesses de l'Afrique sur celles des régions en guerre.


Je veux terminer par cette phrase d'un des pilotes d'avions cargos qui viennent le ventre gonflé d'armes atterir en Afrique et repartent de Mwanrza (Tanzanie) avec des palettes de poissons d'au moins 5OO tonnes, en un va et vient quotidien, incessant, assourdissant:

Pour Noël, les enfants africains ont eu des armes et en contrepartie, les enfants occidentaux auront des raisins.





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Pour ceux et celles qui voudraient le voir ou le revoir:

Ce film sera redifusé sur ARTE dans la nuit du 1er mai 2006 au 2 mai 2OO6 à 0H5O.

Le débat qui a suivi la difusion sur Arte le 24 avril 2006 a vu un échange entre MM
M'Bokolo et Sauper, l'écrivain réalisateur du film. (lien du site en titre de l'article).

Le DVD du film est disponible dans le commerce et sur le site Arte.

2 Comments:

At lun. avr. 24, 02:14:00 PM 2006, Blogger Fleurdevanille said...

Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

 
At lun. mai 01, 05:52:00 AM 2006, Blogger Fleurdevanille said...

Interview de Margaret Nakato Lubyayi

“J’aimerais que le film incite les gens à s’impliquer”

En septembre 2005, Margaret Nakato Lubyayi, qui coordonne les activités d’une association de femmes à Katosi, sur la rive ougandaise du lac Victoria, a organisé une projection du Cauchemar de Darwin. Elle nous raconte les réactions de la communauté et sa situation par rapport à celle de Mwanza.

* Comment les habitants de Katosi (1) ont-ils réagi au Cauchemar de Darwin ?

Leurs réactions ont été variables. Comparant leur situation avec celle des habitants de Mwanza, ils ont pointé des différences maisaussi des similitudes. Certains trouvent queMwanza est plus sale que Katosi ; d’autres déplorent que la saleté semble être le lot commun de tous les sites de pêche.La prostitution, le sida et la pauvreté sont considérés comme des problèmes mondiaux,qui ne touchent pas seulement Katosi. Les gens pensent que la prostitution et le sida sont dus à la pauvreté, ainsi qu’à la nature du travail des pêcheurs (qui vivent loin de leurs familles)et à l’impossibilité d’accéder aux services desanté. Par ailleurs, à Katosi, qui n’est pas uneville comme Mwanza, il y a moins de gamins dans la rue, mais le niveau de vie des enfants est tout de même très bas. La baisse des réserves de poisson est un problème commun aux deux localités ; les habitants soulignent qu’il risque de s’aggraver parce que les pêcheurs prennent beaucoup de poissons qui n’ont pas atteint l’âge adulte. Enfin,ils ont été choqués par le trafic d’armes en relation avec le commerce de poisson.


* Est-ce que la situation à Katosi ressembleà celle de Mwanza ?

Katosi et Mwanza n’ont pas de liens directs et sont très éloignés l’un de l’autre. Mais ils ont des traits communs dans la mesure où l’industrie de la pêche a les mêmes conséquences. En Ouganda, dans les communautés de pêcheurs, la plupart des gens sont pauvres tandis qu’une minorité prospère. La population a de plus en plus de mal à obtenir du poisson pour se nourrir, parce qu’il est destiné à l’export. De plus, son introduction sur le marché international a fait flamber les prix. La situation se détériore aussi à cause de la diminution des réserves (les prises quotidiennes sont de plus en plus maigres) et de la baisse de la marge de profit des pêcheurs. Car le prix du poisson dépend des usines de conditionnement, qui le fixent sans se préoccuper de savoir si les pêcheurs en tirent un revenu raisonnable. Aujourd’hui, le lac ne peut plus nourrir tous ceux qui dépendaientjusqu’ici de la pêche. Par ailleurs, une récente enquête en Ouganda montre que le taux de personnes infectées par levirus du sida a diminué pour atteindre 6,5 %au niveau national, mais qu’il est deux fois plus élevé dans les communautés de pêcheurs.


* En quoi consiste le travail de la Katosi Womens’ Fishing and Development Association (KWFDA) ?

La KWFDA, qui regroupait deux cents femmes en 2004, les incite à travailler en groupe pour avoir plus de contrôle sur leurs moyens d’existence.Elle a aidé les femmes à se recycler quand elles ont dû abandonner le traditionnel fumage du poisson, destiné à la consommation locale et régionale, pour se tourner vers la pêche de poisson frais destiné à l’exportation. Les revenus de la pêche ont permis de les aider à acquérir des bateaux. Mais l’amélioration a été de courte durée. En 1999, il y a eu un embargo sur la pêche dans le lac Victoria et la communauté de Katosia été paralysée. Depuis, la KWFDA tente de diversifier les activités des femmes. Nous les aidons à se tourner vers l’élevage d’animaux, à se former à d’autres modes de production, à accéderau crédit. De manière générale, nous essayons de résoudre les problèmes de la communauté :accès à l’eau potable, préservation del’environnement… Nous encourageons la culture d’arbres – surtout d’arbres fruitiers –, l’utilisation des ressources locales, les pratiques agricoles durables, etc.


* Pensez-vous que Le cauchemar de Darwin peut contribuer à faire bouger les choses ?

Il met en lumière des questions importantes et j’espère qu’il va permettre d’ouvrir le débat. La pauvreté, le sida, la répartition des bénéfices du commerce de poisson, le déclin des réserves : ces questions doivent être réexaminées par tous les acteurs. J’aimerais que le film incite les gens à s’impliquer, pas qu’il soit simplement regardé comme un tableau des mauvaises conditionsde vie en Afrique – comme ça a souvent été le cas avec les documentaires traitant des problèmes du continent.

1. Katosi est situé sur la rive nord du lac Victoria,à 50 km à l’est de Kampala, la capitale ougandaise. Les activités de Katosi et des autres sites de pêche de la région font vivre quelque vingt mille personnes dans le sous-district de Ntenjeru.

Propos recueillis par ARTE Magazine.



* Margaret Nakato Lubyayi

Adolescente, Margaret NakatoLubyayi a vécu à Katosi où elle a été sensibilisée aux difficultés rencontrées par les femmes : faible niveau d’éducation, faibles revenus,statut social inférieur. Elle travaille depuis dix ans à la KWFDA, qu’elle préside actuellement. Elle est aussi coprésidente du Forum mondial des pêcheurs et travailleurs de la mer.


* La FPH et Katosi

La Fondation Charles LéopoldMayer pour le progrès de l’homme(FPH) travaille avec la KWFDA. Ellea soutenu la réalisation et diffuseun film de 25mn tourné lors de la projection du Cauchemar de Darwin à Katosi. Cette fondation de droit suisse, créée en 1982,s’associe à des projets à long terme sur tous les continents.

* Voir le site de la FPH



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